Catégorie : Observatoire

Le retour des Rendez-vous de l’Observatoire

Lundi 11 mars, c’était un grand moment pour Paris CDG Alliance avec le retour des Rendez-vous de l’Observatoire, qui ne seront désormais plus annuels, mais trimestriels.  A cette occasion, les présentations de l’équipe ont été faites auprès des membres et des partenaires de l’Alliance présents sur place ou en visioconférence.

Nous remercions les représentants d’ADP, de la DRIEETS, de la DDETS 95, de la Maison de l’emploi de Roissy Pays de France, de France Travail, d’AKTO, de l’EPT Paris Terres d’Envol et de la Communauté d’Agglomération Pays de Meaux pour leur présence et les échanges sur les différents travaux de l’Observatoire qui leur ont été présentés.

Tout d’abord, nos chargés d’études sont revenus sur les dernières données en lien avec les emplois directs à Paris-CDG et Paris-Le Bourget, puis ont évoqué le bilan des métiers actuellement en tension sur le territoire.

L’équipe de l’Observatoire a également présenté la quatrième édition de son format « Zoom sur », qui s’intitule « Énergies renouvelables et écosystème aéroportuaire sur le territoire de l’Alliance ». Plusieurs volumes de ce format sont prévus au cours de l’année 2024.

Lire le « Zoom sur… » :  https://pariscdgalliance.fr/wp-content/uploads/2024/03/Zoom-sur-n%C2%B04-3.pdf

À la suite de cette riche présentation, les participants, Jean-Luc Bouillie, notre Directeur Général et les chargés d’études de l’Observatoire ont échangé autour du calendrier de l’Observatoire et au sujet des attentes des membres et partenaires.

Ce rendez-vous est une réussite pour Paris CDG Alliance, puisqu’il permet à l’Observatoire d’avoir un moment de partage de son travail, mais également aux participants de prendre la température des évolutions du territoire et d’exprimer leurs besoins pour les futurs travaux du pôle. Le prochain rendez-vous de l’Observatoire se tiendra en juin.

5 bonnes raisons de consulter l’Observatoire Dynamique cet été !

# 1 : De nouveaux filtres disponibles !

Les utilisateurs Seine-et-Marnais peuvent désormais affiner leur collecte de données grâce à plusieurs nouveaux filtres dans l’espace professionnel. En effet, il est maintenant possible de recueillir des résultats à l’échelle du bassin d’emploi Nord-Est 77, de la communauté d’agglomération du Pays de Meaux, de la communauté de communes Plaine et Monts de France mais également à l’échelle de la communauté de communes du Pays de l’Ourcq.

# 2 : Faire un bilan de la situation de l’emploi à fin 2022

Les dernières données de l’ACOSS* ont été présentées début juillet au cours de la 4ème édition des rendez-vous de l’Observatoire. Celles-ci permettent d’identifier l’évolution de l’emploi en 2022, par secteur d’activité, à l’échelle des bassins d’emploi du Grand Roissy-Le Bourget et du Nord-Est 77.

Le support de présentation est en ligne sur l’Observatoire dynamique dans le volet « analyses complémentaires » : https://www.observatoiredynamique.fr/pentaho/dashboards/analyse_complementaire

#3 : Retrouver la liste des métiers en tension actuellement sur le territoire

Les données recueillies au cours des différents événements de recrutement organisés au printemps 2023, ainsi que les résultats de l’enquête BMO, ont permis d’actualiser la liste des métiers en tension sur le territoire. Vous pouvez ainsi retrouver le support mis à jour sur l’Observatoire Dynamique via le lien suivant :

https://www.observatoiredynamique.fr/pentaho/api/repos/%3Apublic%3Aobservatoire_professionnel%3Afiles%3Appta-ametiersaenatensiona-amajajuina2023.pdf/content

#4 : Visualiser Les Métiers d’Avenir de l’écosystème aéroportuaire et aéronautique en un coup d’œil !

Si l’étude sur les métiers d’avenir (LMA) est disponible sur le site de l’Etat dédié aux diagnostics du volet 1 de l’AMI CMA (lien à intégrer : https://www.gouvernement.fr/cma-liste-des-diagnostics-de-formation), il n’en demeure pas moins qu’une synthèse a été diffusée sur l’Observatoire Dynamique afin de mieux saisir les résultats clés de l’étude :

https://www.observatoiredynamique.fr/pentaho/api/repos/%3Apublic%3Aobservatoire_professionnel%3Afiles%3Aamicma_4pages_v1.pdf/content

#5 : Trouver des formations préparant aux métiers en tension sur le territoire

Nous rappelons qu’il est possible, en seulement 4 clics, de retrouver les formations territoriales préparant à un métier en tension. Pour cela, nous vous invitons à vous rendre dans la partie « Découvrir les filières clés » de l’espace grand public (lien) et de sélectionner la filière de votre choix. Des fiches métiers sont ensuite consultables en bas de page, avec, en leur sein, un listing des organismes de formation préparant à ce métier sur le territoire.

 

Nous vous souhaitons, par conséquent, une excellente navigation sur l’Observatoire Dynamique ainsi qu’un très bel été.

 

* Base de données de l’URSSAF

 

Maximilien Dubois

Quels métiers d’avenir pour la filière AAA face aux transitions digitale et écologique ?

Contexte

Le Diagnostic des Métiers d’avenir Aérien, Aéroportuaire et Aéronautique (AAA) résulte de l’Appel à manifestation d’intérêt – « Compétences et Métiers d’Avenir » s’intégrant au plan d’investissement France 2030. Il est porté par un consortium composé d’acteurs de la filière et d’universités : AIR France, Groupe ADP, Fédération nationale de l’Aérien et de ses Métiers (FNAM) ; Association des Métiers de l’Aérien (A.M.A.), Union des Aéroports Français (UAF), universités Gustave Eiffel et Paris 8, AKTO et Paris CDG Alliance.

L’objectif de cette étude est d’identifier les évolutions en matière de compétences et de métiers dans l’univers AAA, en lien avec les phénomènes de digitalisation et de décarbonation des mobilités d’une part, mais également l’émergence de l’hydrogène parmi les solutions énergétiques dans les 5 à 10 prochaines années. Les expériences de professionnels du secteur ont été recueillies dans une démarche qualitative pour comprendre les logiques et les enjeux futurs.

Impact des différents mouvements sur les métiers et les compétences dans l’écosystème aéroportuaire
  • L’impact de la Décarbonation sur l’évolution des métiers et compétences

La décarbonation agit dans un premier temps sur les mobilités vers et au départ de l’aéroport. Une réduction des émissions de CO2 générées par le trafic routier constitue un premier levier de décarbonation. La solution multi modale est une réponse adaptée. On conçoit ainsi un développement de métiers tels que : réparateur de vélo, électromécaniciens pour assurer la maintenance des véhicules électriques ; mais également de nouveaux métiers, l’avènement de métiers de la maintenance, et de pilotage de drones passagers.

L’impératif de réduction des émissions de CO2 des entreprises de l’écosystème aéroportuaire, attire des métiers tels qu’économes de flux ou experts en bilan carbone, garants de l’équilibre énergétique des structures.

La Décarbonation concerne aussi les véhicules et les aéronefs de la plateforme. L’amélioration continue des flottes d’avions nécessite un ajustement des compétences. L’utilisation de carburants durables (SAF) implique des compétences à adapter, notamment pour des métiers comme celui de Logisticien SAF. Au-delà des aéronefs, les véhicules d’assistance en escale tendent à l’électrification, ce qui entraine une conversion de la population de mécaniciens en électromécaniciens.

  • L’impact de la Digitalisation sur l’évolution des métiers et des compétences

La Digitalisation est un mouvement global qui affecte tous les métiers. L’usage des outils est déjà avancé, et ils investissent avec force des secteurs comme celui de la mécanique aéronautique. L’importance capitale de la donnée (data) rend les métiers de Data analyst/scientist indispensables. Le besoin d’optimisation se retrouve à tous les niveaux : des opérations de maintenance, à la gestion des flux, en passant par la sûreté aéroportuaire.

  • L’impact de l’hydrogène sur l’évolution des métiers et des compétences

L’hydrogène constitue actuellement une piste de décarbonation de l’aviation. Toutefois, son impact dans les 5 à 10 prochaines années est tributaire de l’avancée technologique. A moyen terme, les métiers de la maintenance devront s’adapter pour des avions régionaux. Cette source d’énergie est envisagée pour les engins lourds sur piste, les véhicules et équipements d’assistance en escale. Néanmoins, le parc de véhicule à hydrogène s’agrandit et les points de stockage et d’approvisionnement se multiplient. Des métiers comme ingénieur d’exploitation de site d’hydrogène seront donc nécessaires pour assurer la gestion de ces points.

Conclusion

Au delà de l’identification des métiers et compétences de demain, cette étude vise avant tout à anticiper les besoins en matière d’orientation et de formation. C’est d’ailleurs tout l’objet du second volet de l’AMI CMA, qui offre de nouvelles opportunités de financement pour adapter l’offre de formation au regard des mutations attendues en matière d’emplois et de compétences. Aussi, nous vous invitons sans plus attendre à consulter l’étude complète ou sa synthèse sur le site de l’État dédié : https://www.gouvernement.fr/cma-liste-des-diagnostics-de-formation

 

Retrouvez les dernières données et études sur l’Observatoire Dynamique

Le site de l’Observatoire Dynamique vient d’être mis à jour. Aussi, nous vous invitons dès à présent à retrouver :

  • 16 nouvelles fiches métiers sur l’espace Grand Public, dans l’optique de mettre en avant de nouveaux métiers en tension sur le territoire,
  • Les données emploi à fin 2021 sur l’espace Professionnel (dans la partie « emploi » ou « cartographies territoriales »),
  • Les autres données actualisées de l’espace professionnel (notamment les données INSEE relatives à la socio-démographie du territoire).

En outre, la partie consacrée aux analyses complémentaires comporte également de nouvelles publications :

  • Le support présenté lors des derniers Rendez-vous de l’Observatoire, qui présente les données emploi à fin juin 2022 sur Paris-CDG et Paris-Le Bourget avec la valorisation des emplois qui recruteront dans les prochaines semaines.
  • La dernière note Zoom sur l’offre de formation territoriale qui vise à identifier tous les organismes de formation du territoire préparant à certaines familles professionnelles en tension : la sécurité, la sûreté, l’accueil et la relation client en milieu aéroportuaire, la maintenance aéronautique, le transport routier et la supply chain. Les cartographies vous permettront de localiser les organismes de formation du territoire. L’annuaire quant à lui vous permettra d’identifier les formations certifiées Qualiopi qui peuvent faire l’objet d’un financement public prenant en charge l’intégralité ou une partie de la formation.

Ce travail, initié dans le cadre du GT Aéronautique de la CA Pays de Meaux et facilité par la contribution des membres du COPIL Observatoire, sera approfondi en 2023 avec l’intégration de nouvelles analyses sur d’autres métiers en tension. L’Observatoire de Paris CDG Alliance vous souhaite donc une bonne lecture et reste à votre disposition si vous avez la moindre question : maximilien.dubois@pariscdgalliance.fr ou jeremy.chabry@pariscdgalliance.fr

Maximilien Dubois et Jérémy Chabry

De nouvelles données emplois et des cartographies lors des RDV de l’Observatoire

Les rendez-vous de l’Observatoire ont pour objectif de partager les données les plus récentes sur l’emploi et la formation sur le territoire. La seconde édition, organisée en juillet 2022, a permis de présenter les données emplois du territoire à fin 2021 et des cartographies de l’offre de formation territoriale préparant aux métiers porteurs de l’écosystème aérien et aéroportuaire.

Pour commencer, des données contextuelles sur la situation économique du territoire, particulièrement marquée par l’arrêt brutal puis la reprise progressive du trafic aérien, ont été présentées.

Dans un second temps, la situation de l’emploi à fin 2021 a été mise en avant à partir de données Acoss-Urssaf 2021. L’approche sectorielle a permis de mettre en avant l’existence d’une dynamique de l’emploi hétérogène sur le Grand Roissy-Le Bourget. En effet, entre 2019 et 2021, les secteurs d’emploi du Grand Roissy – Le Bourget n’ont pas tous évolué dans le même sens :

  • Certains ont connu une hausse continue du volume d’emploi : transport routier de fret et travaux de construction spécialisés.
  • D’autres une baisse continue : Transport aérien de passagers, services aéroportuaires et sûreté-sécurité.
  • D’autres ont connu une hausse du volume d’emploi en 2020 puis une baisse en 2021 : formation continue d’adultes, transports urbains et suburbains de voyageurs et le nettoyage courant des bâtiments.
  • Et pour finir certains ont connu une baisse du volume d’emploi en 2020 suivie d’une hausse en 2021 :  intérimaires, activités scientifiques et techniques, soutiens et services administratifs.

Pour plus de précisions, des données sur les familles professionnelles ont été mises en avant.

Une fois le contexte et les données emplois partagées, la situation actuelle et les prévisions d’emplois pour 2022 ont été abordées. Ceci a permis d’établir un nouveau constat : il y a une hausse des tensions en matière de recrutement en 2022. Réussir à pourvoir les postes devient un véritable enjeu pour les recruteurs.

Pour y répondre, les cartographies de l’offre de formation recensant les organismes de formation qui préparent aux métiers porteurs sur le territoire ont été présentées. Au total 4 familles de métiers ont fait l’objet de cartographie :

  • Les métiers de la maintenance aéronautique,
  • Les métiers de la relation client en milieu aéroportuaire,
  • Les métiers de la sûreté,
  • Les métiers de la sécurité.

Ce travail de cartographie de l’offre de formation territoriale sera valorisé par l’Observatoire sous le format d’une note « Zoom sur » disponible à l’automne.

Jérémy CHABRY

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Lancement d’une étude sur les métiers d’avenir

Fin 2021, le Président de la République a annoncé le plan France 2030 dont l’objectif est de préparer la France de demain. Ce plan permettra à la fois de rattraper le retard dans certains secteurs historiques et de créer de nouvelles filières industrielles et technologiques pour accompagner les transitions écologiques et numériques. Il vise à satisfaire les besoins futurs en emploi ou en compétences des entreprises mais également à accélérer la mise en œuvre de formations s’y préparant. Il comprend 2 volets :

  1. Diagnostic des emplois et compétences à développer,
  2. Mise en œuvre de formation au regard des diagnostics déjà posés.

C’est dans le cadre du volet 1 « diagnostic » que Paris CDG Alliance est lauréat de l’appel à manifestation d’intérêt « Compétences et métiers d’avenir », lancé dans le cadre de France 2030. La gouvernance de ce projet, piloté par Paris CDG Alliance et co-produit avec les Universités Gustave Eiffel et Paris 8, est composée du Groupe ADP, d’Air France, d’AKTO, de l’UAF, de la FNAM et de l’AMA.

Les membres de ce projet se sont réunis afin de lancer, dès aujourd’hui, les premiers travaux relatifs à cette étude en lien avec 2 filières d’avenir : la digitalisation et la décarbonation des mobilités et le développement de l’hydrogène dans le transport aérien. Cette étude permettra d’obtenir en décembre 2022 un diagnostic complet de ces deux filières, à travers :

  • Les besoins en emploi attendus dans les 5-10 prochaines années​,
  • Les compétences en lien avec les emplois identifiés​,
  • L’impact sur les conditions de travail et sur le fonctionnement des entreprises​,
  • L’offre de formation à développer au regard des besoin.

Nous vous donnons donc rendez-vous pour la diffusion du livrable à la fin de l’année. Celui-ci permettra ensuite de mieux conseiller les organismes de formation dans l’adaptation de leur offre mais également de mieux orienter les jeunes d’aujourd’hui vers les métiers de demain et d’anticiper certaines mutations professionnelles qui toucheront la filière AAA dans les dix prochaines années.

 

Maximilien Dubois

Besoins en main d’œuvre attendus sur le Grand Roissy – Le Bourget en 2022

Face à la reprise de l’activité de l’aéroport Paris-CDG, impulsée par la reprise du trafic aérien, de forts besoins en recrutement sont à prévoir sur les prochains mois. Pour identifier et anticiper ces besoins sur le bassin d’emploi du Grand Roissy – Le Bourget, l’Alliance s’est appuyé sur l’enquête BMO 2022* de Pôle emploi afin de réaliser une analyse de ces besoins en main d’œuvre. Cette analyse  met l’accent sur la difficulté et la saisonnalité des projets de recrutements.

Quelques chiffres clés tirés de l’analyse

  • En 2022, 22 923 projets de recrutement sont attendus sur le bassin d’emploi, dont 1 projet sur 2 est jugé difficile par les entreprises.
  • Une augmentation des recrutements saisonniers est à prévoir à l’échelle du bassin (+42%) et à l’échelle de la Région (+25%).
  • Une reprise de l’activité économique est à prévoir sur l’ensemble de la Région accompagnée d’une hausse de la demande de recrutement (+11% en Île-de-France).
  • Les secteurs les plus tendus sont ceux de la santé, de la maintenance, des services et du bâtiment.
  • Le métier qui va le plus recruter sur le territoire en 2022 est celui d’agent de sécurité et de surveillance avec 1240 recrutements prévus. 9 projets de recrutement sur 10 sont jugés difficiles par les entreprises.

L’équipe de Paris CDG Alliance vous invite à consulter l’analyse complète pour plus d’informations en cliquant ici

* L’enquête BMO (Besoins en Main d’œuvre) est une enquête déclarative effectuée chaque année auprès des entreprises françaises par Pôle emploi.

Jeremy Chabry

Interview de Laurent Terral, chercheur au laboratoire ville mobilité transport (LVMT)

Depuis début 2021 avec le lancement de l’étude d’impact économique de l’écosystème aérien et aéroportuaire, Paris CDG Alliance a noué un partenariat fort avec l’Université Gustave Eiffel, qui se poursuivra en 2022. Nous avons interrogé Laurent Terral, Chercheur au Laboratoire Ville Mobilité Transport (LVMT) de l’Université Gustave Eiffel, sur ce partenariat.

 

Pouvez-vous vous présenter, vous et votre activité ?

Chercheur au Laboratoire Ville Mobilité Transport (LVMT) de l’Université Gustave Eiffel, depuis 2006, mes travaux portent principalement sur les questions de développement territorial. Le développement territorial est un vaste sujet qui intéresse plusieurs disciplines. Pour ma part, je l’aborde avec un regard de géographe économiste, autrement dit en partant du principe que l’analyse empirique des territoires permet d’apporter un certain nombre de réponses. Parmi les nombreux facteurs influençant le développement, il y a toujours un débat à propos de ce que les grands équipements de transport, et l’accessibilité qu’ils procurent derrière, apportent très concrètement aux territoires.  

C’est par cette entrée-là que j’en suis venu à m’intéresser au rôle des aéroports et au maillage aéroportuaire français. J’ai participé, il y a cinq ans, à une mission coordonnée par l’Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT)1 qui a cherché à produire un diagnostic national afin de mieux comprendre la vocation de chaque plateforme et leur intégration dans les territoires. Dans la foulée, j’ai continué à m’intéresser au sujet en co-encadrant un travail de thèse qui portait sur la problématique des aéroports secondaire en France sur une période longue de 25 ans2. Il est rare de pouvoir disposer d’autant de recul sur l’évolution des aéroports ; c’était tout l’intérêt de ce travail que de repérer et d’expliquer la diversité des trajectoires et de développement possible dans cette catégorie d’aéroports. 

Enfin est arrivée, fin 2020, la proposition de travailler avec Paris CDG Alliance sur un aspect toujours très débattu, celui de l’impact économique des aéroports pour les territoires. 

 

Pouvez-vous témoigner sur le partenariat mené avec Paris CDG Alliance en 2021 ? 

Le partenariat portait sur la production d’une étude cherchant à définir les contours de l’écosystème aéroportuaire francilien et à estimer les emplois, locaux et régionaux, qui en dépendent. Dans la recherche académique, mais aussi dans le monde professionnel, on reproche assez fréquemment à ce genre d’étude l’effet « boîte noire » des méthodes de calcul. On peut facilement imaginer les controverses que ça déclenche ensuite. 

Le souhait de Paris CDG Alliance, avec cette étude, était d’explorer d’autres démarches possibles et nous avons d’emblée été encouragés à proposer de nouvelles façons de faire et d’aborder le sujet. D’un point de vue recherche, c’est évidemment très stimulant d’être poussé à « innover » de la sorte et à sortir des productions plus standardisées. Une telle étude – encore plus quand on ne dispose que d’un an pour la faire – ne peut pas être le travail d’un seul chercheur et l’université ne dispose pas toujours de toutes les ressources nécessaires, en interne. C’est la raison pour laquelle ce projet a demandé l’engagement d’une compétence supplémentaire, Vincent Lasserre-Bigorry, chercheur post-doctorant et expert en ingénierie des données. 

Il est toujours plus confortable de faire avancer une recherche quand son commanditaire est totalement impliqué. Ça a été le cas avec Paris CDG Alliance, avec qui nous avons eu des échanges réguliers tout au long de l’année et qui a systématiquement cherché à nous mettre dans les meilleures conditions (matérielles, contacts sur la plateforme, accès aux données, etc.). Le fait qu’un comité de suivi, composé d’acteurs publics et d’experts sur la plateforme, ait été mis en place a également aidé la progression de notre travail. Cette organisation permettait à intervalle régulier de confronter chaque étape d’avancement et les résultats préliminaires à des professionnels ; et cela nous a parfois amenés à intégrer des remarques et des questions auxquelles nous avions apporté moins d’attention.  

 

Quels ont été les apports de ce partenariat pour l’Université Gustave Eiffel ? 

La recherche universitaire est de plus en plus friande de partenariats extérieurs et d’un rapprochement avec les acteurs des territoires, qu’ils soient collectivités territoriales, institutions ou structures hybrides, entreprises, etc. Derrière cette volonté, il n’y a pas seulement des enjeux de financement de la recherche. 

Ce type de partenariat peut parfois faciliter l’accès à des terrains peu défrichés par la recherche publique, comme les espaces aéroportuaires. Dans ce cas précis, la collaboration avec Paris CDG Alliance donnait surtout l’opportunité de lancer une étude sur une question assez fondamentale et très loin d’être tranchée en socio-économie des transports, celle des retombées économiques des grandes infrastructures. C’est d’abord cet intérêt « scientifique » pour la question qui a motivé le partenariat ; si, en plus de ça, l’étude permet d’éclairer l’action publique et les politiques locales, alors tout le monde y gagne.  

Enfin, un autre intérêt à ce genre de partenariat est de pouvoir accéder à de l’information de première main à laquelle il serait très difficile de prétendre sans le partenariat. C’est une forme de pari, on ne sait généralement qu’après coup s’il est gagnant. En ce qui nous concerne, il a porté ses fruits dans la mesure où le partenariat a effectivement permis de travailler avec des données privées (du Groupe ADP et d’Air France) qui ont permis d’exploiter des voies de recherche assez inédites. Une fois de plus, cela nous donne l’impression que tout le monde y a gagné, l’étude, comme les partenaires. 

 

Quelles sont les perspectives de travail avec Paris CDG Alliance pour 2022 ? 

En recherche, « une année » représente un temps très court, encore plus quand la crise sanitaire vient perturber le déroulement du travail. On espère bien entendu voir se poursuivre le partenariat, sans quoi il y aurait un certain goût d’inachevé. Cette première étude a certes apporté des résultats, mais elle a aussi permis de voir tout ce qu’on pouvait faire de mieux et plus complet encore.  

Une telle recherche, pour être totalement aboutie, aurait certainement besoin d’une année ou deux supplémentaires ; les entretiens menés auprès des acteurs de la plateforme ont été perturbés par la reprise épidémique, au dernier trimestre ; on aurait certainement besoin d’exploiter les informations privées d’autres donneurs d’ordres que le Groupe ADP et Air France pour parfaire notre connaissance de l’écosystème. Tout cela demande du temps. En outre, la crise sanitaire est loin d’être terminée, or si on souhaite établir un bilan définitif, pour l’emploi, de ce qu’elle aura laissé, il faudrait attendre que l’écosystème retrouve un semblant « d’état normal », peut-être en 2023. 

Parmi les autres projets, nous sommes engagés auprès de Paris CDG Alliance dans la réponse à l’appel à manifestation d’intérêts « Compétences et métiers d’avenir « dans l’écosystème aérien et aéroportuaire, dont la réponse est attendue au printemps.  

Mise à jour de l’Observatoire Dynamique !

L’Observatoire Dynamique a été actualisé mi-octobre !

 

Nous vous invitons à le consulter pour disposer :

 

  • Des dernières données sur l’espace professionnel. A titre d’exemple, vous trouverez les données de 2020 sur le volume d’emploi.
  • D’une nouvelle vidéo de présentation du territoire, dans la partie « territoire » de l’espace grand public.
  • D’une nouvelle fiche métier (relative au métier de déclarant en douane) rattachée à la filière « transports-logistique » au sein de l’espace grand public.
  • D’une amélioration de la visualisation de l’outil, notamment à partir d’un Smartphone.
  • De la dernière analyse portant sur l’impact de la pandémie sur les places aéroportuaires franciliennes en cliquant sur l’encart « analyses complémentaires » de l’espace professionnel.

 

L’équipe Observatoire se tient à votre disposition pour vous faire une présentation de l’outil et des principaux éléments de la note d’analyse relative à l’impact de la pandémie sur les places aéroportuaires franciliennes. Intéressé(e) ? Contactez-nous

 

 

Maximilien Dubois

Quelles sont les conséquences de la crise sanitaire sur les places aéroportuaires franciliennes ?

18 mois après le début de la crise sanitaire, quelles sont les conséquences perceptibles sur les places aéroportuaires franciliennes en matière d’emploi, de formation et de développement à moyen terme ?

C’est en partant de cette problématique que l’Institut Paris Région, Défi Métiers, Orly International et Paris CDG Alliance ont proposé une analyse approfondie et complémentaire aux premières études publiées sur ce sujet (notamment les notes Zoom Sur). Elle vous permettra d’avoir un diagnostic précis des conséquences de la pandémie sur l’emploi des places aéroportuaires franciliennes (Paris-CDG, Paris-Le Bourget et Paris-Orly) à travers :

  • Des données détaillées (évolution du volume d’emploi par secteur d’activité, évolution des offres d’emploi).
  • Une vision prospective (évolution de l’activité et du niveau d’emploi d’ici 2024, identification des métiers porteurs et émergents).
  • Un état des lieux des formations territoriales proposées au regard des métiers porteurs identifiés.
  • Des réflexions stratégiques sur le développement et l’avenir à moyen-terme des places aéroportuaires franciliennes.

 

Si vous souhaitez lire la note dans son intégralité : La note

Si vous souhaitez retenir les éléments principaux, vous pouvez consulter la synthèse : La synthèse

 

Maximilien DUBOIS